Posted on Leave a comment

Capteur, ce mouvement est-il déconseillé ?

Comme tous les systèmes dynamiques, l’Homme est soumis aux lois de la mécanique. Il n’est toutefois pas réductible à une machine comme les autres : il est biologique, psychologique et social !
La douleur, définie comme une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou non, est une composante de nature complexe. Elle se manifeste notamment dans les troubles neuro-musculo-squelettiques (TNMS) – lombalgie, cervicalgie etc.-, premier problème de santé au travail en Europe relativement au nombre de plaintes et d’heures d’absentéisme.

Un cycle de conférences organisées par l’Académie Royale de Belgique a pour le moment lieu en visioconférence. L’objectif est de vulgariser les connaissances scientifiques les plus récentes sur la douleur, ses nature et fonction, et ses implications dans les TNMS : la douleur est-elle « utile » ? Faut-il éviter un mouvement douloureux ou au contraire rester en mouvement ? Qu’est-ce que la kinésiophobie ? Quel est le rôle du stress psychosocial dans la survenue et la chronicisation des TNMS ? Comment organiser le travail pour en diminuer la pénibilité et l’impact ?

Finalement, l’apport des nouvelles technologies, en particulier des capteurs de mouvement, sera discuté dans le cadre de l’évaluation des TNMS. De nos jours par exemple, tout smartphone est potentiellement capable de fournir des informations cliniques pertinentes sur le mouvement d’un patient. Dans un monde numérique ultra-connecté, ces technologies permettraient-elles de suivre un patient à distance ?

Plus d’information sur le cycle de conférences.


 

 

Bibliographie thématique

Abu-Faraj ZO, Harris GF, Smith PA, Hassani S. Human Gait and Clinical Movement Analysis. In: Wiley Encyclopedia of Electrical and Electronics Engineering, Second Edition, John Wiley & Sons, Inc., New York, USA, pp. 1-34, December 15, 2015. DOI: 10.1002/047134608X.W6606.pub2

Calvino, B. Physiologie moléculaire de la douleur. Doin, 2019.

Malfliet A, Kregel J, Coppieters I, De Pauw R, Meeus M, Roussel N, et al. Effect of Pain Neuroscience Education Combined With Cognition-Targeted Motor Control Training on Chronic Spinal Pain: A Randomized Clinical Trial. JAMA Neurol. 2018;75(7):808-17.

Møller, AG. Pain : Its Anatomy, Physiology and Treatment. CreateSpace Independent Publishing Platform, 2011.

Porciuncula, F, Roto, AV, Kumar, D, Davis, I, Roy, S, Walsh, CJ, & Awad, LN. Wearable Movement Sensors for Rehabilitation: A Focused Review of Technological and Clinical Advances. PM & R : the journal of injury, function, and rehabilitation, 10(9 Suppl 2), S220–S232, 2018.

Roquelaure, Y. Troubles musculo-squelettiques et facteurs psychosociaux au travail. Rapport 142, European Trade Union Institute. https://www.etui.org/sites/default/files/FR-Rapport-142-roquelaure-WEB.pdf

Posted on Leave a comment

L’algue au service de la cosmétique : découvrez MINOCOS

Le CeREF s’est tourné vers la recherche en cosmétique écologique au travers du projet MINOCOS. L’objectif pourtant simple, trouver une alternative aux microbilles plastiques polluant les océans, soulève des défis techniques particuliers. En effet, offrir l’ensemble des avantages de la pétrochimie n’est pas chose aisée tout en étant durable et biodégradable. Malgré l’aspect microscopique de ces billes face aux vastes quantités des déchets plastiques, leur impact sur l’environnement a fortement été pointé du doigt, jusqu’à leur interdiction en 2020. Impossible d’éviter qu’elles ne se déversent dans notre environnement par leur taille, elles concentrent les polluants organiques persistants et causent des problèmes de bioaccumulation et de biodiversité. Par ce biais, elles entrent à la base de la chaine alimentaire pour finir dans nos assiettes. Le défi de ce projet réside dans la possibilité d’offrir une solution innovante, précise et correspondant davantage aux caractéristiques recherchées face aux alternatives disponibles.

MINOCOS a débuté par l’élaboration d’une formulation spécifique à partir de matière première naturellement présente dans les océans. La phycologie a ainsi fondé le projet. Il permet d’accéder à une nouvelle voie de valorisation des algues en formant un cycle. La formulation nécessite peu d’ingrédient mais exploite aux maximums leurs capacités. Le développement du procédé a fait appel aux compétences acquises par le centre de recherche depuis plusieurs années, la microencapsulation. Cette technologie donne l’aspect désiré à la formule, à savoir une sphéricité, un diamètre et une dispersion adéquates. De plus, elle donne accès à des gammes de dureté et de dimension variables nécessaires au domaine. Après séchage, nous obtenons les microbilles désirées pouvant intégrer les produits cosmétiques tels que les gommages. Ensuite, elles ont fait l’objet d’études plus approfondie de leurs caractéristiques. La biodégradabilité a été prouvée. Elle certifie que ces microbilles remplissent les critères. Elles sont dès lors qualifiées de facilement biodégradables. La teneur en métaux lourd a été quantifiée afin de confirmer l’innocuité du produit. L’identification de la dureté confirme un produit non agressif pour la peau en offrant une exfoliation douce et respectueuse. Leur aspect général a été mis en évidence par granulométrie et par microscopie. De surcroît, une analyse de vieillissement a donné des informations sur le comportement des dites microbilles dans une crème de soin. La caractérisation de l’ensemble de ces paramètres nous donne accès à une connaissance minutieuse du produit final. Néanmoins, leur aspect foncé sort des produits conventionnels et nécessite un regard averti sur les produits de beauté. Effectivement, elles trouveront leur place dans une cosmétique naturelle respectueuse de l’environnement faisant face à des compromis. Pour aller plus loin, d’autres bienfaits des matières premières pourraient être mis en évidence sur un panel entrainé. Cependant, ces tests sortent du projet et de notre domaine de compétence.

Les microbilles développées sont durables, biodégradables et conforment aux récentes règlementations. Elles ouvrent la voie vers une alternative efficace, naturelle et sans plastique. Partir d’une matière présente dans les océans offre une boucle complète et fermée. Le projet a abouti par la brevetabilité de l’invention. A l’heure actuelle, nous sommes en discussion avec des sociétés afin que ces microbilles trouvent place dans le milieu industriel. De cette façon, elles pourront intervenir dans la fabrication des cosmétiques de demain, plus écoresponsable.